...Première Neige...
une randonnée singulière
avec l'atelier des confins
Crée pour la première fois grâce au Département de l'Isère dans le cadre du festival "Paysage Paysage", cette randonnée associe randonnée hivernale, grand récit de la montagne, plain chant et exposition graphique, avec le travail du plasticien cartographe Nicolas Boldych, qui a entièrement refait l'intérieur du refuge des Ramées pour la création.
1. Invitation
Je suis né dans un igloo à deux étages
sur les vents d’une plaine sans nom
j’ai été ondoyé avec mille glaçons
une pincée de sel croûté
avant d’être mis en incubation
dans le four d’un poêle à bois
je suis né dans ces lieux sans nom
pour me laisser emporter
par le vol des outardes
le cri rauque des chevreuils
géographies, géographies
sur les vents d’une plaine sans nom
j’ai été ondoyé avec mille glaçons
une pincée de sel croûté
avant d’être mis en incubation
dans le four d’un poêle à bois
je suis né dans ces lieux sans nom
pour me laisser emporter
par le vol des outardes
le cri rauque des chevreuils
géographies, géographies
mémoria
mémoria
mémoire raconte - nous je t’en prie
raconte nous
les falaises dressées
de nos destins préhistoriques
des pas qui se promènent
dans la cuisine du Vercors
traversent les pontons de calcaire
et brûlent dans l’encens des drailles endormies
2. Corps
je
me blottis
c'est l'hiver en moi
la ligne de l'horizon
n'est plus qu'un trait qui se rapproche
à la faveur du brouillard
mon territoire se limite désormais
à cette pierre d'un bleu sombre
qui me sert d'abri illusoire
au dehors
l'air le feu la terre et l'eau
le carré d'or des éléments
cerclent les traits de ma mémoire
c'est l'hiver en moi
la ligne de l'horizon
n'est plus qu'un trait qui se rapproche
à la faveur du brouillard
mon territoire se limite désormais
à cette pierre d'un bleu sombre
qui me sert d'abri illusoire
au dehors
l'air le feu la terre et l'eau
le carré d'or des éléments
cerclent les traits de ma mémoire
vieux gros glacier déchu laisse moi boire à
ta grande bouche
qui nous lie sans demeure
avec ces traces d'animaux traversant le chemin
grand pré incurvé
flocons de neige
les frontières ont disparu
on n'entend plus la lisière
il n'y a plus rien
rien que la courbe
foulée par le pas
rien que le rythme de l'hiver
battant dans les tempes
3. réalités géographiques
Peyre Embrun
Pas de l’air
Col de Brise Tourte
memoria
memoria
mots savoyards
mots d’avants
patois rauques
aux fracas enchevêtrés
dans les mâchoires des braconniers
memoria
mots silex
dans le tranchant des braises
enseignez-moi
la grammaire du calcaire
Pas de l’air
Col de Brise Tourte
memoria
memoria
mots savoyards
mots d’avants
patois rauques
aux fracas enchevêtrés
dans les mâchoires des braconniers
memoria
mots silex
dans le tranchant des braises
enseignez-moi
la grammaire du calcaire
je me balance d’est en ouest
du nord au sud
de Die en Vercors la provençale aux chevelures d’or
jusqu’à Grenoble aux nids d’argent
je laisse la carte des alpes
tracer le contour de ses désirs souterrains
de lapiaz dépressifs
en dollines assermentées
pour attraper enfin
la promesse secrète
de la géologie première
4. Cosmique
c'est ici haut lieu de neige et de glace de terre de feu blanc oui de feu hors de sa langue ce feu ténu refroidi sous les croûtes de pierres avec sa glace saisie des fjords glacés avec son feu saisi des océans de la mer eau air confondus aux confins blancs du Nord c’est ici que j'ai rejoint la piste j’étais là j’étais là depuis toujours derrière l’histoire de ce continent les brouillards ne m'ont pas atterré j’étais là debout quand 15.000 têtes franchirent le scialet de la Draye Blanche
un seul souffle pour la parcourir
une tempête
de douceur
quelque fois c’est comme un bain blanc brûlant de cristaux d’étoiles
quelque fois la
neige c’est la lumière irr
a
diant
le blanc de tes yeux quelquefois la
neige
u
n sillage
scintillant
quelquefois
tu peux tout oublier
planche
s
de mélèze
avant l’invasion de l’
hiver
et to u t s'ef
f ac
e
