Ovide ce Barbare

At contra herbosa pisces laetantur harena

Ovide atomisé


Ovide ce Barbare est une création pour le Musée Gallo Romain de Lyon, qui met en scène le poète latin Ovide lors de son exil à Tomes, au bord du Danube et de la mer noire où les talents du plus grand poète de la Rome antique semblent s'effondrer et laisser place à un modeste pêcheur à la ligne.

O Muses de l'Hélicon aux bois profonds,
filles de Zeus retentissant, vierges aux bras glorieux:
venez par vos accents charmer le dieu Phébus,
votre frère à la chevelure l'or, le dieu
qui sur les flancs de Parnasse, parmi les belles Delphines,
sur la roche à double cime,
monte vers le cristal pur des eaux de Castalle
(Traduction de Reinach, XIXème siècle,
utilisée par Fauré pour l'inauguration du temple de Delphes restauré)
En écoute...

>> Constantsa en Roumanie est l'antique Tomes, où Ovide fut exilé. Un narrateur contemporain quitte Lyon pour Constantsa afin de retrouver les traces d'Ovide.
Deux voix et deux musiciens font partager au public ces récits de voyage, mêlant narration et poésie, des extraits traduits ou en latin, portés par la musique des Balkans.
Dans un premier temps s'opposent le catastrophisme d'Ovide et les images oniriques du delta du Danube décrites par un voyageur contemporain.

A mesure que les textes se croisent, la carte se déploie à nouveau. On y découvre un pays vif, avec ses longs hivers, ses barbares à deux pas, Ovide aux créneaux défendant la ville, pêchant à la ligne, pour finir écrivant un traité de pêche, Les Halieutiques, formidable encycoplédie ichtyologique.


Un hommage à l'errance et la découverte du monde...

Références

Musée Archéologique Vaison la Romaine 84
Lycée National du Parc,
classes de Lettres Supérieures
Lyon 69
Festival de rue Ceyzérieu 01
Festival Nega-Watt en Livradois Marsac en Livradois 63
Musée Gallo-romain de Lyon-Fourvière Lyon 69
Musée du Chablais Thonon les Bains 74

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je m'éveille lentement

«5 août

Les yeux fermés, seul un bruit continu de métal entoure mon sommeil. Où suis-je? Dans un de ces trains plutôt bruyants. Innsbruck, Bratislava, Bucarest, Sofia, la Mer Noire m'attendent au bout de ces deux lignes d'acier..."

Plaines
poteaux télégraphiques tordus
qui ne tiennent qu'à leur fil
locomotives rouillées
comme éclatées sur la voie
wagons entiers qui reposent sur la terre
comme transportés là par le vent

et ces machines ocres
aux phares crasseux
aux couleurs usées qui passent lentement
du vif à la glaise
locomotive laissée là
désossée sur place
quelque carnet pourtant qui traine
sur des cadrans sans aiguilles
Evariste Champion, Voyage au Pays des Scythes


Discripsit sedes...

Discripsit sedes varie natura profundi
nec cunctos una volvit consistere pisces.
Nam gaudent pelago quales scombrique bovesque,
hippuri celeres et nigro tergore milvi
et pretiosus elops nostris incognitus undis
ac durus xiphias ictu non mitior ensis
et pavidi magno fugientes agmine thynni,
parva echeneis -at est, mirum, mora puppibus ingens-
tuque, comes ratium tractique per aequora sulci
qui semper spumas sequeris, pompile, nitentes,
cercyrosque ferox scopulorum fine moratus (...)

« ...Que le pêcheur ait la patience d'attendre ; que l'algue tendre ne le fasse pas s'emporter. La nature a varié le fond des eaux; et elle n'a pas voulu que les mêmes parages convinssent à tous les poissons. Les uns aiment la pleine mer, comme les scombres, les boeufs, l'hippure léger, le milan au dos noir, et le précieux hélops, inconnu sur nos côtes, et le dur xiphias, aussi dangereux qu'une épée, et les timides thons, qui s'enfuient par bandes nombreuses, et la petite échénéis, qui (chose étonnante !) retarde la marche des vaisseaux (...) Il y a au contraire d'autres poissons qui préfèrent le sable couvert d'herbes, comme le scare, seul poisson ruminant; le ména si fécond, le lamyros, le smaris,(...) et toi l'esturgeon, fameux habitant des eaux étrangères...»
Ovide, Les Halieutiques

avec.... Simon Grangeat, voix

Simon Grangeat participe en 1998 à la fondation du collectif d'actions artistiques *Traversant 3*, implanté à Lyon. Pendant les quatre premières années du collectif, il met en scène des textes d'auteurs contemporains francophones (Didier-Georges Gabily, Daniel Danis, Eugène Durif...)..

En 2000, ses spectacles quittent les salles pour expérimenter un " théâtre dans la rue ".
A partir de cette période, Simon Grangeat écrit les textes de créations adaptées chaque fois aux circonstances de jeu. Parcours, déambulations ou visites guidées inventent une mythologie de l'ordinaire permettant une nouvelle appropriation des lieux quotidiens ou des espaces délaissés (/Un Petit Monument de pas grand chose/, /Un Quartier Fantasmatique/, /Le Théâtre Ambulant Bartholomé Montségur/, /La Commission du Temps Présent/, /Les Petites Histoires d'Hommes Nature/, /Le Goût de l'eau/, /La Foire aux Mauvaises Herbes/).